Cet article est le premier écrit par une de nos 10 boursiers jeunes qui ont accepté de réaliser un reportage filmé avec leur téléphone de leur exploration d’une destination écotouristique des Alpes-Maritimes. Les bourses sont financés par notre partenaire, Solidarsport.
La vidéo de Margaux :
Remerciements à l’Office de Tourisme Métropolitain Nice Côte d’Azur pour ses conseils, et bien sûr au formidable accueil de la commune de St-Jean-Cap-Ferrat et particulièrement Elizabeth Karno.
Arrivée à Saint-Jean-Cap-Ferrat
Je m’appelle Margaux, je vis sur la Côte d’Azur et j’ai été invité à découvrir une facette de Saint-Jean-Cap-Ferrat que je ne connaissais pas. Pour moi, c’était une ville connue pour ses villas de luxe dans laquelle le tourisme s’arrêtait aux plages et aux restaurants. Quelle surprise de redécouvrir ce lieu grâce aux habitants qui ont à cœur de préserver l’identité et les traditions d’un village de pêcheurs dans une ambiance intimiste et conviviale.
Départ en train le matin, ce qui m’a obligé à prendre le temps d’observer ma côte d’azur comme j’ai rarement eu l’occasion de le faire. Le paysage défile, nous plongeant dans le bleu méditerranéen jusqu’à l’arrivée en gare de Beaulieu-sur-Mer.
Je suis accueillie par Elizabeth Karno (Conseillère municipale déléguée à l’environnement et au développement économique), une vraie Saint-Jeannoise, qui m’a guidée tout au long de la journée pour me montrer « son Saint-Jean » comme elle le connaît.
Nous arrivons directement sur le port où je fais la connaissance de Murielle Oriol (Directrice de l’association SOS Grand Bleu) qui m’explique que je vais embarquer sur le voilier de l’Association. Cette association, qui a pour but de protéger la flore et la faune marine, propose des sorties en mer pour observer les cétacés.
En me dirigeant vers le Santo Sospir (nom du voilier de SOS Grand Bleu), je fais la rencontre de Yvon Milon (1er adjoint au maire) et Jean-Paul Allari (5e adjoint au maire et Président de l’UPPSJ ; l’Union des Pêcheurs Plaisanciers Saint-Jeannois). Ces messieurs m’expliquent qu’ils sont en train de mettre en place la sardinade annuelle organisée par l’UPPSJ pour plus de 200 personnes à laquelle j’aurais l’honneur de participer. J’ai hâte de voir ça !
SOS Grand Bleu
Je continue ma route et embarque sur le voilier de SOS Grand Bleu avec Arnaud (skipper du Santo Sospir) et Aëlle (bénévole) pour une traversée de deux heures dans le but d’observer des cétacés. Pendant le trajet, Arnaud, qui exerce depuis une quinzaine d’années, nous partage ses connaissances sur la méditerranée, les cétacés et les actions menées par l’association. Sous ses airs de marin farouche, l’on découvre un personnage passionné et passionnant que l’on a plaisir à écouter et questionner sur les causes qui lui tiennent à cœur. Pas de dauphins ni de baleines pour moi ce jour-là car la météo ne nous a pas permis d’aller très loin mais il nous affirme que l’on peut en observer « neuf fois sur dix » en moyenne. Je ne ressors pas déçue de cette expérience et j’ai même hâte de revenir sur le Santo Sospir prochainement car cela reste un moment magique.
La sardinade
Retour sur terre où l’odeur des barbecues allumés sur le port me rappelle qu’une sardinade m’attend. Moi qui n’avais gouté qu’une sardine en boite et n’en n’avais pas gardé un bon souvenir, j’y vais à reculons mais, j’ai voulu faire honneur à l’invitation. Je me retrouve donc au milieu de grandes tables et entourée de Saint-Jeannoise et Saint-Jeannois. L’ambiance est conviviale et même familiale. Et sans grande conviction, je fais honneur au poisson du jour, cuisiné avec amour par mes hôtes. Surprise (décidément) d’aimer ça et même d’en redemander ! Le poisson frais, préparé de façon traditionnelle, y’a que ça de vrai ! A quelques chaises de moi, M. Le Maire était également en train de déguster des sardines. J’en profite pour échanger avec lui, pour lui expliquer ma surprise de redécouvrir cette ville qui pour moi, n’offrait pas d’expérience touristique différente de la majorité des villes littorales de la côte. Il m’a tout de suite repris sur le terme « ville » et m’explique l’histoire du village de Saint-Jean-Cap-Ferrat et à quel point il a à cœur de garder cette identité de village de pêcheur, intimiste, de mettre en valeur les traditions locales et d’apporter une réelle qualité de tourisme, loin du tourisme de masse azuréen. Et je commence à comprendre à quoi il fait référence.
La pêche raisonnée
Après cette expérience gustative rassasiante, Elizabeth m’emmène vers le bateau d’Arnaud Allari, resté seul pêcheur de ce beau village azuréen pour faire sa connaissance. La météo n’était pas au rendez-vous pour que je puisse partir en mer et relever les filets avec lui mais l’expérience est possible (lorsque la météo le permet) car il détient le permis pescatourisme et peut donc emmener avec lui deux personnes pour découvrir son métier, réelle passion de père en fils depuis cinq générations.
Ce jour-là, pendant qu’il relevait les filets en mer (plus tôt dans la matinée), il a aperçu une petite tortue caouanne qui dérivait de façon anormale. Il l’a bien-sûr ramené avec lui. Elle n’était pas morte mais avait beaucoup de mal à bouger. « Elle a dû avaler du plastique » a-t-il présupposé après avoir alerté une association qui a pu prendre en charge.
Respectueux de l’écosystème marin, Arnaud ne pêche que les gros poissons en utilisant des filets à grosse maille. Les petits poissons peuvent donc s’échapper de ses filets, grandir, se reproduire et ainsi, faire perdurer la vie marine. Cela m’a beaucoup touchée de voir la passion mais aussi la volonté d’Arnaud de se battre pour faire perdurer une pêche responsable et respectueuse du cycle de vie des poissons.
J’ai adoré cette journée qui fut une vraie découverte pour moi. Aller à la rencontre des habitants pour mieux comprendre un lieu, ses habitants, voir au-delà du tourisme traditionnel plages, restos et luxe. J’ai partagé de beaux moments avec des gens ouverts, ayant à cœur de partager leurs valeurs et leur quotidien. Cela m’a amené à voir Saint-Jean-Cap-Ferrat autrement et j’en garde un chaleureux souvenir et l’envie de faire découvrir cela à mon entourage.
Margaux Vielle